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Pense-bête: à ton avis? (déjà 120!) / années folles d'AKELA (LETTRE DU STRATEGE) + + + +
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Highlanders | #1 08/10/2024 - 09h53 |
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Présentation déjà des premières entrevues.
Immortel un jour: texte de Runette de Gala (un des derniers textes qu’elle a écrit en fait) pour le fanzine “L’écho rôles”” le n°7 de mars 1991. Très peu de joueurs ont pu lire ce magazine YEUN AR LABOUSHEOL (Laurent D.) et TAHOSER (Lydie D.) aussi appelée FLEURETTE (reine du fleuret ?) puis enfin Lord Warren. Interview de Dorian: Une auto interview que Dorian nous a offerte pour parler de sa vision du jeu de rôles en général, de son expérience aux Semaines de l’Hexagone et de sa vie de HighlanderS (C’est le seul qui a échappé au Noir Solitaire d’ailleurs). Dorian haut fonctionnaire en province est bi-classé joueur grave pour l’éternité... Immortel un Jour, Immortel Toujours ! Une interview exclusive de Runette de Gala pour l’Echo-Rôles n°7 de mars 1991. Les Immortels sont gens discrets et il nous a été bien difficile d’en rencontrer un seul alors imaginez les trésors d’astuces et d’audace que notre reportrice très spéciale a du déployer pour en rencontrer 3 dont UNE Immortelle. De ses démarches et contacts, nous ne savons absolument rien hormis qu’elle a pu participer à la très spéciale soirée dite de « La Nuit de Walpurgis », moment intemporel et lieu terrifiant auquel on ne peut parvenir qu’en activant un portail multidimensionnel. Il est aussi possible que Dame Runette ait été l’élue, qu’IL l’ait invité personnellement. IL ? Oui, Lui ! Le Prince des nuits, le Maître des archi-démons, celui qui génère et régule d’un doigt tout ce qui porte mal en lui. Il ne fait jamais rien sans raison, alors pourquoi elle ? Toujours est-il que nous n’avons plus de nouvelles d’elle depuis la réception de cet article. Nous publions donc A VOS RISQUES ET PERILS, vous voici prévenus de ne pas trop creuser… Pour des raisons faciles à comprendre, nous ne révèlerons pas non plus l’identité actuelle sous laquelle se dissimulent Tahöser l’Impitoyable Sacrifiée, Yeun ar Labousheol, ni Lord Warren. |
Highlanders | #2 08/10/2024 - 09h55 |
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Runette de Gala / Yeun
Yeun, comment vit-on au quotidien lorsque l’on est Immortel ? La fuite, trop souvent la fuite ! Tous les trente ans environ, il faut tout recommencer, se reforger une apparence, une enfance plausible, une histoire familiale. Il faut quitter l’endroit où précédemment l’on a vécu, où l’on a pu être heureux même, dans la crainte que quelqu’un nous reconnaisse sous notre nouvelle identité. L’endroit idéal où finir ses jours est un concept ignoré des Immortels, et pour cause ! Les temps modernes avec l’informatisation des services et les fichiers centralisés ont rendu encore plus difficiles ces changements d’identité. Il m’a fallu me recycler, l’établissement d’un nouvel état civil nécessitant des piratages informatiques, des substitutions de dossiers. Les plus chicaniers sont les services du fisc, car vous n’avez pas plusieurs siècles d’existence sans avoir amassé un certain pécule. Il vous faut donc justifier à leurs yeux votre niveau de vie, somme toute assez élevé. Le tableau de ces tracasseries quotidiennes ne serait pas complet si l’on oubliait les services de police qui ont le chic pour mettre le doigt sur le détail oublié. Enfin ! Cela fait passer un peu de temps. - Comment votre personnalité réelle s’accommode t’elle de ces perpétuels changements de personnage ? Avant tout un mental solide. Sinon la schizophrénie vous guette. La solution pour garder son intégrité : les Combats ! Ils sont la finalité de l’existence d’un Immortel. Ce sont les seuls souvenirs auxquels je me réfère, dans lesquels je me ressource. Êtes-vous tenté d’utiliser votre connaissance du passé, votre savoir hors du commun pour occuper des postes de pouvoir ? Il est vrai que nous sommes des archives vivantes et je m’amuse souvent des déclarations des historiens. Le problème actuel à être homme public vient des médias, et autres réseaux d’information. L’Immortel du XXème siècle, n’a pas intérêt à se faire remarquer, d’où point de révélations fracassantes, ni de poste en vue. Il vaut mieux débusquer l’autre que d’être reconnu par lui le premier. Les périodes précédentes n’avaient pas ces inconvénients et nombre d’entre nous occupaient des postes clefs car notre moteur, n’oublions pas est l’action. Seuls les privilèges de situations élevées donnaient alors cette possibilité d’action. Les hauts états-majors de nombreuses armées m’ont donné bien des satisfactions. Le premier et le seul vrai métier d’un Immortel étant celui de guerrier, c’est évident, et des guerres, il y en eut… les poètes ont chanté l’éternel amour, vous, comment le concevez vous ? Il faut effectivement être poète et non Immortel pour faire rimer amour avec toujours. Un Immortel est seul, à jamais seul ! Ne pas vieillir, ne pas mourir, ne veut pas dire ne pas souffrir. Rapidement, j’ai appris à ne pas m’attacher pour ne plus avoir à pleurer. Vous, seul, resterez toujours, et toujours seul à la fin. L’amour pour l’Immortel ne peut être que synonyme de passager. L’Immortalité, c’est la précarité de la vie malgré la continuité de la vie, c’est la solitude malgré d’innombrables souvenirs ; Cependant, au grand jamais, je n’ai renié mon état, ni regretté d’être Immortel. Si rencontrer un Immortel est rare, rencontrer Une Immortelle l’est encore plus. Tahöser, l’Impitoyable Sacrifié, c’est sous ce nom que ses pairs la recherche… |
Highlanders | #3 08/10/2024 - 09h56 |
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Tahöser, dites nous : Dans le cadre fermé de l’Immortalité, comment vivez vous votre féminité ?
Etre une femme et Immortelle comporte avantages et inconvénients. Comme nous sommes très peu nombreuses, les hommes ne pensent pas tout d’abord à rechercher leur challenger parmi les représentantes du beau sexe. Trait typiquement masculin, il ne leur vient pas à l’idée qu’une femme puisse survivre aux combats aussi longtemps qu’eux et être toujours en lice à l’heure actuelle. Le sexe féminin est donc une bonne dissimulation. Mais ceci n’a pas toujours été vrai, et de longues périodes de mon passé se sont écoulées sous des identités masculines. Feuilletez un livre d’histoire et vous verrez que la condition féminine n’était pas spécialement valorisante. Imaginez-vous pour l’éternité, esclave domestique ou poursuivie comme sorcière et vous comprendrez le problème. Le seul moyen de vivre son sexe de façon honorable était alors de le faire en tant que « femme responsable », j’ai été ainsi un temps, grande prêtresse d’Athéna. Seulement cela amène d’autres dangers. Qui dit être « en vue », dit « être vue » ! Il m’a fallu personnellement attendre la Venise du XVIIème siècle pour trouver quelque répit et pouvoir revendiquer mon sexe. Il ne faut pas perdre de vue qu’une des première préoccupations d’un Immortel est de garder une bonne condition physique. L’entrainement aux armes est le garant de votre immortalité. Il faut vaincre ou être vaincue. Nous imaginons les difficultés inhérentes au couple mortel-Immortelle, mais n’avez-vous jamais été tentée de fonder un couple d’Immortels ? Il peut se créer des amitiés, des Immortels que vous verrez régulièrement ou ponctuellement à travers les âges mais rien qui ne doive dépasser le stade de l’amitié. Il est impossible de concevoir un couple d’éternels car immanquablement, un jour ou l’autre, un siècle ou l’autre, le compagnon, l’amant, deviendra le rival, l’ennemi, celui ou celle à décapiter. De toute façon, un Immortel est un être de solitude, son affectivité ne peut être comparée à la vôtre. La notion de couple est précaire et l’instinct maternel, pour nous autres, est heureusement émoussé. Nous ne pouvons d’ailleurs pas nous reproduire. Ne pas s’attacher devient une règle primordiale, c’est bien trop douloureux ensuite… Quels sont les autres problèmes auxquels sont confrontées les Immortelles ? Comme pour nos homologues mâles, se préserver de la folie, de la paranoïa bien sûr ! Il nous faut garder une cohérence mentale à l’épreuve des siècles. Pour cela, se rattacher au seul axiome invariable, vaincre ou mourir. Notre vie est longue, faite de périodes très différentes, mais l’entrainement et les combats, quelque que soient les époques, existent toujours, continuité, éléments stables de notre existence, une existence passée à fuir et à rechercher tout à la fois ses semblables. Il faut aussi garder son savoir, ses souvenirs, dont certains peuvent remonter à fort loin ; les miens remontent à l’Egypte dite « antique » cachés, enfouis en soi. Nous sommes en marge de l’histoire des hommes, je n’interviens jamais, ce qui doit être sera. N’avez-vous jamais regretté d’être Immortelle ? J’assume totalement mon Immortalité ; Mon seul regret, éternel lui aussi, est que mon destin d’Immortelle, ne pouvoir mourir que décapitée, m’a amené à trahir mon honneur. Au temps de ma jeunesse, je devais être immolée à Set. Mais la mort n’a pas voulu de moi et le temple n’a pas été mon tombeau, le sacrifice n’a pas eu lieu, mon déshonneur est sans âge et irréparable… |
Highlanders | #4 08/10/2024 - 09h56 |
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Yeun et sa solitude à travers les siècles, Tahöser et ses problèmes d’identité et de féminité, les êtres aimés que l’on pleure pour l’éternité, les souvenirs que l’on ne peut partager avec personne, pourquoi, pourquoi endurent-ils tout cela ?
Pour les combats ? Le prix final ? L’Ultime combat ? La réponse est unanime, pleine d’une intense vibration faite de force intérieure : l’accélération qui vous saisit après la victoire. C’est au sortir d’un de ces fameux combats d’Immortels que nous avons rencontré Lord Warren – il venait juste de terrasser « Le Marquis ». Réflexions à chaud d’un vainqueur : la première impression c’est la joie, le bonheur d’être toujours en vie, et d’être le vainqueur. Vient ensuite une grande émotion face à la mort, à la disparition d’un des miens. Chacun sait néanmoins que le face à face est inéluctable. Si celui que je rencontre est un ennemi, un de ceux que je poursuis depuis des siècles, le plaisir de la victoire est renforcé. Si au contraire, j’entretenais de bons rapports avec lui, c’est la fatalité qui nous a mis face à face, c’est chose admise par tous. Chaque nouvelle victoire renforce ma certitude de la victoire finale. Chaque coup d’épée, chaque tête tranchée, est une étape franchie, un obstacle de moins. Je serai l’Ultime Survivant ! Après chaque victoire, un temps de repos (certains disent même « de digestion ») et de réflexion m’est nécessaire. Le combat n’est pas seulement physique, c’est l’affrontement de deux esprits supérieurs. Il y a aussi l’apport d’une puissance nouvelle, et d’une grande part des souvenirs de l’autre qui ont été absorbés et resurgiront plus tard, dans nos rêves ou nos cauchemars, presque comme s’ils étaient devenus nôtres. Je dois harmoniser ce que je suis avec ce que j’ai acquis de mon adversaire vaincu, c’est chose délicate à réaliser. Hormis ce débat intérieur, rien ne change en apparence, et je continue à vivre comme à l’accoutumée, ne changeant rien dans mon comportement et ce, jusqu’au prochain combat. Comment font-ils, pour accepter tout cela ? Pour survivre sans sombrer dans la folie ? Ni résignation réelle, ni acharnement meurtrier, ils semblent « autres » et « ailleurs » ; lorsqu’interviewés pourtant ils sont parmi nous, de plus en plus rares, et pourtant encore trop nombreux aux yeux de chacun puisqu’il « ne doit en rester qu’un ! ». Propos recueillis par Gala. |
Highlanders | #5 08/10/2024 - 10h02 |
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Le portrait de Dorian... gré lui en a été.
Je m appelle Fred, j ai 51 ans, je vis en Normandie et je suis cadre dans la fonction publique. Mais vous me connaissez sous le pseudonyme de Dorian Yesterlak. Je suis un immortel de la 1er série. J’ai combattu à 3 reprises et j’en suis sorti vainqueur à chaque fois avant que la vie ne me permette plus de continuer à me battre pour le prix. A l’origine Dorian Yesterlak était la némésis des joueurs dans une campagne du jeu de rôle Pendragon de Chaosium auquel je jouais à l’époque. Dorian Yesterlak était le parangon de ce que les chevaliers ne voulaient pas devenir. Celui qui incarnait les épreuves à surmonter pour trouver le Graal et les incitait à se surpasser dans leur quête de vertu pour y parvenir. Lorsque j’ai découvert le jeu de rôle grandeur nature « HighlanderS », je n avais pas encore vu le film de Russell Mulcahy mais j’ai trouvé que ce chevalier de l’époque arthurienne était parfait comme avatar et je l’ai repris à mon compte. Ce devait être en 1986 à Parthenay. Une fois les formalités d’inscription effectuées, Philippe (le Kurgan*) m’a donné mon bracelet d immortel à mon nom et j ai été mis en garde contre sa colère si je me cachais plutôt que de combattre. Nous avons effectué un combat exhibition quelques jours plus tard en public mais pour moi ce n'était pas encore le début de l'aventure Highlanders. Quand j’ai vu, enfin, le film quelques mois plus tard ca a été un vrai choc et aujourd’hui on a du mal à se rendre compte de son originalité mais gagner le Prix, vivre l Accélération, sentir la vie de son avatar liée à son talent à l’épée… Tout était réuni pour faire rêver le joueur de jeu de rôles que j’étais. Je me souviens très bien que j'ai découvert le jeu de rôles dans la revue Jeux et stratégie où il y avait un jeu gratuit tenant sur quelques pages et auquel on jouait avec des cartes de tarot plutôt que des dés. J'ai immédiatement accroché au concept qui était totalement nouveau. Le premier JDR que j'ai acheté c'était D&D en version française qui venait d'être mis en vente par France Loisirs. C'était la première fois que je voyais un jeu de rôles dans le commerce. Il faut dire qu'à cette époque, le jeu de rôles était encore en plein développement en France et les jeux peu nombreux, mais le jeu le plus connu était bien sur Donjons et dragons. D'ailleurs on ne parlait pas de jeu de rôles mais tout simplement de Donjons et dragons. Un peu plus tard, j'ai découvert qu'il y avait un club dans mon lycée et j'ai eu mon premier coup de foudre avec Runequest. La où D&D offrait une grande liberté, Runequest était un monde antique, fantastique, construit et réaliste, auquel j'ai immédiatement accroché. Depuis 36 ans ma passion pour ce jeu n'a jamais failli. Ensuite, ca a été l'enchainement, à côtoyer d'autres joueurs, j'ai découvert la revue Casus Belli qui était attendue avidement chaque mois afin de prendre connaissance des nouveautés. Mais là encore, il fallait être patient car les boutiques, les plus proches pour moi qui vivait en Seine et Marne, étaient l'Oeuf Cube et Jeux Descartes. La revue parlait des jeux de rôle mais également des wargames qui étaient un peu l'aristocratie du jeu comparé au JDR. Il faut dire que cette activité a été fortement desservie par l'actualité et cette fameuse « messe satanique » dans un cimetière qui a valu immédiatement au jeu de rôle son étiquette à part. En réalité, cela tenait surtout au fait que les gens ne comprenaient pas le concept mais ces déviants nous ont fait beaucoup de tort et dès que le mot jeu de rôles était prononcé, on sentait alors des réticences. A cette époque, la très grande majorité des jeux sortaient en anglais, il a donc fallu apprivoiser cette langue ; cela a donné des idées aux Français bien que nous ayons beaucoup de retard sur les Etats Unis où est né le phénomène. Les premières traductions sont arrivées, mais également des jeux purement français comme Légendes celtiques, Bitume, Rêves de dragons... Il y a également eu une petite révolution quand les JDR se sont étendus à d'autres thèmes comme l'horreur, avec le succès de Cthulhu, ou encore la science fiction avec Empire galactique et Méga. Puis, on s'est mis à s'inspirer de romans comme la saga d'Elric avec Stormbringer. Tout un pan de la littérature médiévale fantastique a alors refait surface la ou seul le Seigneur des Anneaux était connu. C'était vraiment l'époque de l'essor du jeu de rôle en France, chacun voulant créer son univers, son système de jeu, le tout souvent fait par des amateurs. Un autre aspect du jeu m'a été dévoilé lorsque j'ai découvert le jeu de rôle grandeur nature ou GN. Forcément les joueurs de JDR étaient séduits par la possibilité de vivre en vrai une partie de ce qu'ils connaissaient autour d'une table. Mon premier Grandeur Nature a été à Parthenay avec l'association d'Anne Vétillard et avait pour thème le retour des croisades. Je m'étais confectionné, tant bien que mal, une tunique blanche, dans un drap sur lequel on avait cousu une croix rouge. Le tout, agrémenté d'une ceinture et d'une bourse en cuir autour du cou et le tour était joué. Le plus difficile, c'étaient les chaussures. Là, difficile de faire semblant si on n’avait pas des bottes ou des hauts de chausses ce qui n'était guère à la mode à l'époque. J'avais donc bricolé un système pour me faire des chaussures en mailles. J’avais pris des chaussettes en grosse laine grise portées par dessus mes baskets et cela pouvait passer pour de la cotte de mailles. Je me souviens d'un combat mémorable sur le pont de Parthenay près de la porte fortifiée où j'ai fini en fuyant à travers champs avant de déchirer ma tunique dans des barbelés. A mon retour en ville, je n'avais plus de costume et j'avais déchiré une partie de la tunique pour me faire un bandeau. Le croisé ne ressemblait plus à grand chose mais j'ai eu la chance de mettre la main sur une cape abandonnée qui m'avait permis de finir un peu plus dignement la partie. Déjà, à l'époque, certains consacraient énormément de temps et d'argent à leur costume. Des joueurs portaient de vraies cottes de mailles et seules les armes n'étaient pas très réalistes. Les combats étaient plutôt chaotiques mais il n'en fallait pas plus pour nous amuser. Le lendemain, le GN s'est achevé par un combat entre 2 organisateurs avec armes réelles ce qui nous a impressionnés et nous avons ensuite rejoint le manoir où se déroulaient... LES SEMAINES DE L'HEXAGONE !!! mais j'y reviendrai ensuite. |
Highlanders | #6 08/10/2024 - 10h03 |
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Les GN se sont rapidement enchainés puisque quelques jours plus tard je participais au jeu de Khaal Gut**. J'ai dépensé une petite fortune pour m'acheter de l'étoffe rouge que des dames qui participaient au séjour ont gentiment transformé en robe de mage et cela tombe bien puisque je jouais un des mages de la Loi venus influencer cette partie d'échecs géante. Mon meilleur souvenir, c'est ce petit sort (Envie Irrépressible) que j'avais lancé aux mages adverses et qui les obligeait à se rendre jusqu'aux portes de la ville plusieurs kilomètres plus loin avant de pouvoir revenir participer à la partie. Ça avait mis un sacré bazar mais j'en ris encore.
Les GN se sont ensuite enchainés avec l'association d'Alain Borel (les BALANOI) notamment. Cela nous a valu un mémorable retour à l'époque préhistorique en forêt de Fontainebleau (organisation Balanoi/Semaines de l’Hexagone) avant d'être interrompus par des militaires qui avaient mis fin à la partie en nous prenant pour cible avec des œufs. Il faut dire qu'on avait l'air fin avec nos costumes en peaux et l'obligation d'utiliser un langage rudimentaire inventé pour l'occasion***. Mon autre grand souvenir c'est ; bien entendu la Migration Barbare qui durait plusieurs jours dans l'Est de la France et devait se terminer le jour de l'an. Mon groupe de vétérans du GN avait fabriqué de magnifiques costumes en cuir clouté, des coiffes en fausse fourrure et les armes s'étaient améliorées. Je me rappelle que les couvercles de poubelles faisaient d'excellents boucliers une fois arrangés un peu. Là où certains dormaient au chaud au coin du feu, nous nous étions vus confier un pavillon de chasse sans chauffage. Il fallait se débrouiller pour faire du feu, je me souviens qu'on nous avait même laissé une pauvre dinde encore vivante au trépas de laquelle je n'ai pu me résoudre à assister. Nous avons même dû pêcher à l’épieu des truites de plus d’un kilogramme après un combat… mais que de bons souvenirs. Comme cet assaut de nuit ou surpris dans notre sommeil nous avons voulu retourner nous venger en pleine nuit avant de nous perdre en forêt. Exténués, nous avions fini par faire un feu de bois et avions dormi ainsi sur le sol humide avant de poursuivre notre périple. Ce fourbe de Xavier Jacus était venu me voir avant un combat en me disant qu'à un moment une personne poserait sa main sur moi et qu'alors la foi Chrétienne me toucherait et que je devais prêcher à mes camarades en plein combat. Je ne devais pas être fait pour cela car j'ai été roué de coups pour tout remerciement, ce qui ne m'a pas empêché de jouer un archevêque dans un autre GN quelques mois plus tard. Le GN a fini en apothéose par un combat dans un champ en pente lors duquel nos adversaires avaient des montures. Je me souviens avoir voulu nous positionner en haut de la pente pour affaiblir la charge de nos ennemis mais devant leur fatigue à monter il avait été convenu de s'affronter en terrain plat. Je me souviens du costume de chevalier teutonique acheté par François Marcella Froideval pour l'occasion mais la fougue des barbares que nous étions eut finalement raison de l'adversité. J'ai participé ensuite à plusieurs autres Grandeur Nature, comme celui en forêt de Brocéliande et également un autre ou je jouais un assassin. Je me souviens que nous avions des bracelets représentant nos points de vie et que chaque adversaire éliminé nous en faisait gagner un. Un organisateur avait été impressionné par le nombre de bracelets que j'avais à la fin de la partie. Tout cela pour dire que chemin faisant, l'expérience du combat était venue ce qui nous amène inévitablement à HIGHLANDERS. |
Highlanders | #7 08/10/2024 - 10h03 |
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Certains des participants à Highlanders comme le Noir Solitaire, le Kurgan et moi aussi j'espère, étions connus en tant qu'immortels et évités dans les combats de GN. Participer à HighlanderS, c'était quelque part avoir une bonne expérience de bretteur et une certaine réputation ce qui freinait certains joueurs à franchir le pas. Mais tout le monde en parlait et voulait assister aux combats. Il faut dire que contrairement aux autres GN, il n'y avait pas de résurrection. Un combat perdu et le jeu prenait fin, on était banni de la fratrie… Terrifiant pour un GNiste.
Le Kurgan était impressionnant physiquement (près de 2m de hauteur et le poids qui va avec) et je me souviens qu'il combattait avec des épées en mousse protégeant des shinaï (des sabres de kendo en bambou). Autant dire que ses coups étaient lourds et il n'était pas rare que certains joueurs soient véritablement sonnés après avoir reçu un coup à la tempe. Pour ma part, j'ai un peu découvert par hasard comment fabriquer mon épée lorsque j'ai trouvé une poignée de porte torsadée fichée dans un tube de pvc. On utilisait ces tubes et de la mousse isolante pour protéger les lames. Les gardes étaient fabriquées avec des roues de meuleuse. Du chatterton noir sur l'ensemble et on avait une épée. Dans mon cas elle ressemblait à une flamberge car j'avais serré fortement la mousse à certains endroits. Blackthorne, mon épée était née. Je n'oublierai jamais mon premier combat qui s'est déroulé à Rennes durant un séjour des Semaines de l'Hexagone. Xavier Jacus qui était à la fois organisateur et participant. Nous étions 6 Immortels réunis ce jour là : le Noir Solitaire, une immortelle (La Salamandre ?), Aquaman Pestilence, un immortel tout de noir vêtu qui a affronté Yeun et moi. Yeun a gagné son combat en construisant ses assauts, puis est venu le moment de me trouver face à Aquaman Pestilence, alias Jérôme Heulard Farouelle le wargamer. On sentait bien qu'il était plus là pour la rigolade mais quand on a une épée pointée face à soi, le danger est malgré tout réel. Ceci étant, j'ai toujours suspecté Xavier de recruter des gens qu'il estimait moins bons combattants que lui histoire de s'assurer un jour la victoire dans ce GN et je sais que ce fourbe d'elfe noir ne dira pas le contraire*4. Je me souviens très bien de ce très long moment où stoïque, je suis resté en garde face à mon adversaire qui s'énervait... quelques instants après sa tête volait au sol. Yeun a ensuite affronté l'immortelle qui était présente et l'a vaincue, gagnant ainsi la poignée d'épée en plastiroc fabriquée par le Kurgan. Plutôt que de nous affronter, nous avons choisi de devenir frères immortels et ca a été le début d'une amitié. Il y eut d'autres combats par la suite, et je n'ai jamais connu la fin de la série car la vie m'a hélas éloigné de la région parisienne et de mes amis joueurs durablement. Quelques années plus tard, j'ai eu la chance de pouvoir retrouver mon ancien club et des amis avec lesquels je jouais, j'ai ainsi repris le jeu de rôle avant de tester le jeu de figurines fantastique avec Warhammer avant de tester également l'historique (napoléonien et 2e GM) au gré de divers déménagements. Dernièrement faute de partenaires, je me suis mis aux jeux de société en solo et j'ai découvert une nouvelle façon de jouer avec des jeux tels que Black rose wars, Tiny Epic Defenders, Tiny Epic quest, Deck box dungeon, Rallyman Gt, Mage Knight, Marvel Champions, Tainted Grail et Dinoblivion que je recommande tous, fortement. Mais j'ai toujours envie de reprendre le JDR et en particulier Runequest dont j'achète tous les suppléments depuis cette époque. Au final, le jeu et en particulier le jeu de rôles a occupé une grande place dans ma vie et continuera longtemps à le faire. Pour comprendre ce que le jeu a représenté, il faut se rendre compte de l'âge que nous avions et de l'époque à laquelle cela a commencé. Le jeu de rôle est apparu en France durant les années 80. C'était une époque de créativité et de liberté qui ne connaissait pas encore la sur médiatisation ni internet. C'était une époque d'insouciance précédant de grands progrès technologiques. Pour les adolescents ou jeunes adultes que nous étions, le jeu de rôle était la concrétisation de rêves d'enfance, de contes, de lectures que nous imaginions jusque là mais tout cela n'avait pas de forme concrète. Le jeu vidéo en était à ses prémices et on ne connaissait pas internet. Le jeu de rôle, c'était donc la possibilité de s'évader, dans un univers choisi avec des amis et de vivre des choses sortant de l'ordinaire. En tant que lycéens nous étions éparpillés un peu partout, donc tributaires de nos parents pour pouvoir nous déplacer et jouer. Nous attendions avec impatience le mercredi après midi car il y avait un club au lycée et bien sur le week end qui offrait plus de temps pour jouer. Le JDR faisait l'objet de conversations à l'intercours, parfois même de jets de dés et on organisait les prochaines parties avec impatience. On échangeait sur les nouveautés, on organisait parfois des déplacements à Paris pour s'équiper, avoir les derniers dés, le dernier jeu, la figurine qui ressemblait à notre personnage...c'était une époque de rêve et le jeu de rôle un moment de loisir, d'amusement et d'évasion privilégié. Aujourd'hui il est plus facile de communiquer, de se déplacer, les jeux sont nombreux et ont gagné en qualité, mais il y a aussi internet, les jeux vidéos, les réseaux sociaux...nous sommes dans un monde ou la vie est organisée autour des loisirs et il est très facile d'y accéder par ces moyens. A cette époque organiser une partie, entendre ses parents râler car ils devaient nous transporter ou nous acheter ces jeux bizarres, se faire disputer car on en parlait des heures au téléphone ou parce qu'on se couchait tard après avoir fait du bruit et des cris bizarres à la maison...c'était tout un folklore et également quelque chose d'unique par rapport à l'offre de loisirs. Les Semaines de l'Hexagone étaient un moment encore plus privilégié parce qu'on savait que durant tout notre séjour, notre vie serait uniquement centrée sur le jeu, la détente et l'évasion. C'était un moment de partage unique lors duquel des empires se construisaient, des gens devenaient rois, d'autres pleuraient un personnage perdu mais surtout où on retrouvait des amis. On ne consommait pas nos partenaires de jeu comme je le vois souvent, il n'y avait pas de conflits d'égo, on créait des liens et rêvait autour d'une passion commune. C'était ca le jeu, quelque chose d'unique dans notre vie, une vraie passion et surtout des amis. Pour autant, nous n'étions pas ces rêveurs décalés décrits par les médias. Sur le plan de la confiance en soi et de l'enrichissement personnel le jeu de rôle apportait énormément. Il a fallu apprendre l'anglais, se cultiver sur certaines civilisations pour créer des scénarii, réfléchir à l'économie d'un empire, à des implications politiques...bref quelque part jouer au jeu de rôle c'était découvrir la vie tout simplement. Nombre de ceux avec qui j'ai joué ont eu de beaux parcours professionnels comme quoi nous n'étions pas irrécupérables:) Pour ma part le JDR a eu une grande influence dans ma vie. Il m'a appris nombre de choses, m'a aidé dans mes études, retrouver mes amis joueurs a été une motivation supplémentaire lorsque j'ai passé des concours pour pouvoir revenir dans ma région d'origine et surtout il continue à me faire rêver. Highlander et les JDR ont sans doute été un des facteurs qui m'ont poussé à apprendre le maniement du katana et c'est une passion qui dure depuis 25 ans...comme quoi les chiens ne font pas des chats. La technologie a également permis depuis nombre de choses qui n'étaient alors pas possibles pour le jeu, mais le MMORPG, les jeux vidéos, internet, le cinéma, les nouveaux loisirs... tout cela n'a jamais remplacé le JDR dans mes souvenirs et c'est tout cela que je cherche à faire perdurer de nos jours en continuant à m'impliquer dans ce merveilleux loisir alors merci à tous ceux qui ont contribué à nous faire ce présent. |
Highlanders | #8 08/10/2024 - 10h04 |
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Notes des Anciens
* Philippe était un bon camarade de jeu, très grand et costaud physiquement, qui s’était proposé spontanément pour ce rôle du Kurgan. Les 3 arbitres de l’époque (André Terranova, Thierry Chemin et Philippe Defrère) avaient trouvé en lui l’exterminateur des Hautes Œuvres qui leur manquait : qu’un joueur se comporte mal ou ait fuit trop souvent et on lui envoyait le Kurgan, histoire de lui apprendre à mourir un peu, non mais ! Philippe s’est pris au jeu toutefois et ne s’est bien vite plus contenté de sa mission de régulation de notre écosystème pour lancer ses propres défis. C’est ainsi qu’a été raccourci le malheureux Ken Yoko dont le seul tort a été d’être là au mauvais moment et de faire 2 bonnes têtes de moins que le Kurgan. Mais afin de respecter un semblant d’égalité des chances, Philippe a décidé de combattre… les yeux fermés ! ** Le jeu de Khaal Ghut. On trouve trace de ce jeu dans un ancien Jeux et Stratégie qui décrit succinctement le pilote qui a été organisé, à la demande de Chantale Guilloteau pour le F.L.IP., par les responsables de l’association Semaines de l’hexagone : Xavier JACUS, Alain BEAUSSANT, Philippe MEHEUT et Denis HANOTIN. La demande était de trouver un mécanisme d’animation pouvant rassembler autant les champions d’Echecs Internationaux que le Grand Public ainsi que les passionnés de Jeux de rôles. En effet, le Festival Ludique International de Parthenay était un lieu de convergence de tous les passionnés de jeux de toute l’Europe mais comment faire se rencontrer des publics très différents ??? Le jeu de Khaal Ghut, par son mécanisme précurseur du fameux « Tempête sur l’Echiquier », a réussi le tour de force de mettre en relation ludique, des Grands Maitres Internationaux d’Echecs, des créateurs de jeu de rôles et des joueurs de Grandeur Nature, ainsi que… les commerçants de la ville, ceux situés proche du Cœur du Monde (le Kiosque à musique de la ville) car c’est dans leurs boutiques le soir et avec leur accord que certaines Confréries tenaient leur Chapitre Secret… Vous trouverez dans la zone facebook des Semaines de l’Hexagone un document décrivant succinctement les règles du jeu. *** Quel barde contera donc le désarroi du Capitaine de la Gendarmerie de Fontainebleau, voyant arriver dans sa brigade 2 hommes de Néandertal (Patrice Méallier et Xavier Jacus) en peaux de bête à 3h00 du matin, demander assistance des forces de l’ordre pour faire cesser l’incident… *4 – Ne dit on pas à l’instar du cardinal de Retz que : « l’on ne sort de l’ambigüité qu’à son détriment » |
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