Pratzen Editions

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Introduction

le Vol de l'Aigle est un système de jeu repose sur l’utilisation de cartes d’époque, d’un système en aveugle simulant le flou de guerre de l’époque, et d’un système de combat simple basé sur le moral des unités qui peut s’adapter à tout système de résolution opérationnel ou tactique, incluant les figurines.

 

Trois volumes existent, ainsi qu'une extention sur la campagne de 1815. Les onglets de cette page donnent tous les détails.

Deux compte-rendus de parties:

La Campagne de Friedland 1807 ci dessous

La Campagne de Salamanque 1812 en document externe en cliquant sur le titre.

  Le Vol de l'Aigle (the Flight of the Eagle), is a double-blinded system using an Umpire. Players can communicate only through written messages. It uses maps of that time and a simple system to manage units. Combats are solved using a face to face system, simple but precise, with the morale as the main endpoint. Combats can also be solved using any existing operational or tactical system including miniatures.

 Three volumes were published, as well as a 1815 extension covering the Waterloo campaign. The tabs from this page give all détails.

Two examples of campaigns:

 The Campaign of Friedland 1807 below

The Campaign of Salamanca 1812 as an external document, click on the title.

Une partie commentée / An After Action Report

La Campagne de Friedland 1807

Pendant l'hiver 1806-1807, les glorieuses armées françaises, après avoir anéanti les armées prussiennes, contactent les Russes près de Varsovie. Chacun croyant rentrer dans ses quartiers d'hiver, les Russes lancent une attaque surprise en février 1807, aboutissant à la sanglante bataille d'Eylau, avant de retourner en quartiers d'hiver.

Quand le printemps frémit enfin en juin 1807 (et oui, nous sommes en Pologne…), chaque armée reprend les opérations, et c'est là que débute la partie.

 

Les armées

Malgré la saignée d'Eylau, Napoléon a dans la main une des plus belles armées qu'il aura jamais : 180.000 hommes reposés, une Garde et une cavalerie lourde superbe, des chefs au top niveau.

En face, les Russes alignent environ 150.000 hommes, dont un petit contingent sous le général Lestocq. En deux armées (Benningsen et Bagration) et deux corps de flanc, sous Tolstoi au sud et Labanof au nord (sous le nom de Réserve). L'ensemble est solide, avec bon moral, quelques excellentes unités dont la Garde de Constantin.

 

Les plans de combat et placements

Les états-majors ont alors une heure pour faire leur plan de campagne, avec un déploiement dans la limite établie par les règles propres à cette campagne. Les français savent que le grand camp retranché de Heilsberg est le premier obstacle à franchir, et se déploient dans une vaste zone, prêts à se concentrer. Chaque corps d'armée se voit attribuer une division de dragons, pendant que l'Empereur garde les cuirassiers de Murat dans la main, avec sa Garde.

Du coté russe, les joueurs demandent à l'arbitre l'autorisation de se déployer totalement ailleurs (voir figure "5 juin"), beaucoup plus au sud. L'arbitre sait que Benningsen a fait exactement la manœuvre inverse avant Eylau, marchant de Pultusk à Bartenstein, un mouvement masqué par les cosaques et ignoré des français. Il autorise donc ce placement, à condition de laisser au moins un corps à Heislberg pour donner le change au français. Le staff russe laisse donc Lestocq dans les environs, et une division russe en première ligne commandée par Kamenski pour que le leurre soit efficace.

The Campaign of Friedland 1807

  

During the winter 1806-1807, the glorious French armies, after they destroyed the Prussian armies, contact the Russians close to Warsaw. The French thought it was now time for the winter quarters, but the Russians take the offensive in February, 1807, that lead to the bloody battle of Eylau.

In June 1807, as summer is back, each army prepares for operations, and the game begins at that time. 

 

The armies

Despite the bloody Eylau, Napoleon owns one of the best armies he will never have: 180,000 rested men, a superbous Guard and heavy cavalry, first class marshals.

The Russian gather 150,000 men, including some Prussians under Lestocq. Two main armies (Benningsen and Bagration) and two flanking corps, under Tolstoi in the south and Labanof in the north (named R as reserve). The whole army is tough, the morale is high, and some units are really good (among them, the Guard under Constantine).

 

Operation plans and armies set-up

The HQs are now allowed an hour to set up their plan, with deployment limits according to the scenario. The French know that the main entrenched camp of Heilsberg is the first obstacle, and they deploy accordingly in a large area, ready to get concentrated. Each army corps has an attached cavalry division, mostly dragoons, from the cavalry reserve, while the Emperor keeps Murat's cuirassiers and the Guard.

On the Russian side, the staff asks a favor to the umpire, as they want to deploy much further to the south (see figure "5 juin"). The Umpire knows that Benningsen did exactly the same move before Eylau, coming from Pultusk to Bartenstein, masked by the Cossacks and undetected by the French. Therefore he authorizes this deployment, but he asks the Russian to let a corps at Heilsberg to mislead the French. Lestcoq stays there, with the Russian division of Kamenski in the first line.

 

 

5 juin / June 5

 

5 juin : Et le leurre est efficace. Soult (IV corps) commence toute de suite son mouvement vers l'avant, et vient butter contre Kamenski, qui au bout de deux heures désengage et se replie, conformément à ses ordres, évacuant ainsi le camp retranché d'Heilsberg. Rendant compte à ses voisins Mortier (qu'il appelle Monsieur) et Davout (qu'il appelle Mon Brave, ce que ce dernier ne lui pardonnera jamais…Pour se venger, Davout écrira à l'Empereur : "Majesté, je vous félicite pour cette victoire malgré l'initiative présomptueuse de Monsieur Soult je suppose…") ainsi qu'à Napoléon, Soult semble satisfait de sa victoire. S'étant fait copieusement houspiller, il commencera tous ses messages futurs par un protocolaire "Mon Cher"…

Pendant ce temps, bien plus au sud, les armées russes s'ébranlent, comptant tomber sur un corps français isolé pour n'en faire qu'une bouchée, ne pouvant pas savoir que le dispositif français est si ramassé qu'il n'y a aucun corps entre Masséna à Varsovie et la Réserve de Lannes. 

 

June 5th: the trick works. Soult (IV corps) starts right away toward Heilsberg, and engages Kamenski. The later disengages and falls back after two hours, according to his orders, evacuating the large entrenched camp. Reporting the action to his neighbors Mortier (whom he calls "Monsieur") and Davout (whom he calls "Mon brave", an expression used for a boss to his lowest employee, the later will never forgive that…As a revenge, Davout will write the Emperor "Majesté, I congratulate you for this victory despite the premature initiative of Monsieur Soult, I presume…"). After a couple of nasty comments from his neighbors, Soult will thereafter start his future messages with a nice "Mon Cher"…He will report to Napoleon too, obviously satisfied with his "victory".

Meanwhile, much further in southern Poland, the Russian armies start their move toward the west, looking for an isolated French corps to crush. They do not know that the French set up is so compact that there is no isolated corps between Masséna, in Warsow, and the Reserve corps of Lannes.

6 juin / June 6

 

 

6 juin :Tous les corps français marchent vers le nord-est, cherchant visiblement  le contact avec l'ennemi. Soult sait par ses patrouilles que Kamenski retraite vers l'est, et il se contente de le suivre, pour laisser le temps à Napoléon de voir tout le dispositif ennemi. Malheureusement, Davout au nord et Bernadotte au sud ne trouvent rien.

Plus au sud encore, Benningsen est à Ostrolenka avec la masse principale de l'armée russe, et Bagration poursuit sa route en direction de Pultusk, gardé par la divison Suchet du corps de Masséna.

June 6th: All the French corps now marche toward the north-east, obviously looking for a contact with the enemy. Soult knows by his patrols that Kamenski retreats heading east, and he just follows him, to let enough time to Napoleon to get a clear view of the situation. Unfortunately, neither Davout or Bernadotte find any Russian.

Meanwhile, Benningsen enters Ostrolenka with the main Russian army, while Bagration keeps moving toward Pultusk. This town is occupied by Suchet, from Masséna's corps.

7 juin / June 7

 

7 juin : c'est maintenant Bernadotte et Mortier qui poussent Kamenski pendant que le dispositif français s'enfonce encore d'avantage dans le vide. Chaque maréchal en première ligne envoie un message laconique à l'Empereur, du type "Lansberg est vide", ou "Bartenstein est vide", et commence à surgir dans le cerveau du Maître ce qui se passe vraiment. La réserve russe marche à grandes enjambées pour rejoindre lestocq et Kamenski. Benningsen continue de son coté la recherche du corps français isolé qu'il rêve de hacher. Bagration et Tolstoi arrivent en vue de Pultusk et se déploient pour tenter d'en chasser Suchet. Ce dernier fait un unique round de combat contre cet ennemi très supérieur, ce qui a pour mériter de lui dévoiler qui est en face de lui. Bagration possède de fait les meilleures divisions russes, détail que Suchet se dépêche de transmettre à Masséna, qui relaie lui-même l'information. La distance fait que ce message mettra plus de 24 heures à rejoindre Napoléon.

June 7th:  Bernadotte and Mortier are now pushing Kamenski while the French corps move deeper and deeper in an empty land. Every marshal in first line send a simple message to the Emperor, like "Lansberg is empty" or "Bartenstein is empty". The Emperor's mind is getting confused. The Russian reserve advances quickly in order to join Lestocq and Kamenski. Benningsen is still searching a French corps, since Bagration and Tolstoi are deploying in front of Pultusk to fight Suchet. The later allows a single two-hour round of fight against the odds before retreating. This fight allows him to know who leads the enemy, and gives him some very useful information, as Bagration is in fact leading the best Russian troops. Suchet informs Masséna , who in turns report to his master. The message will need more than 24 hours to reach Napoléon.

8 juin / June 8

 

 

8 juin : les mouvements précédents se poursuivent, Suchet retraite, non poursuivi, sur Varsovie. Le dispositif français commence à pivoter vers le sud, mais un doute plane toujours sur la localisation de l'armée principale russe.

June 8th: The moves just keep going: Suchet retreats toward Warsow, Bagration does not follow. The French corps start moving to the south-east, but Napoleon has still a doubt on the localization of the main enemy armies.

9 Juin / June 9

 

 

9 juin : le voile se déchire enfin, quand au grand quartier général, le message de Masséna arrive à midi. Il ne fait plus de doute que si Masséna est attaqué par Bagration, c'est que la masse principale de l'armée russe est beaucoup plus au sud que prévu, et que Kamenski n'est qu'un leurre. Les sept corps de la Grande Armée entament un vaste quart de tour à droite, en direction de Varsovie. Bagration et Tolstoi sont toujours en attente à Pultusk, et Benningsen ne fait qu'un petit mouvement, toujours à l'affût.

 

June 9th: the doubt vanishes at noon, when the GHQ receives the message from Massena. If Massena is attacked by Bagration, it means that the main Russian army is much farther to the south, and that Kamenski is only a dummy. The seven corps of the Grande Armée swing heading south, in the direction of Warsow. Bagration and Tolstoi are still waiting in Pultusk, and Benningsen hardly move at all, expecting the French to run directly to him in dispersed order.

10 juin / June 10

10 juin : Bagration arrive sous les murs de Varsovie, dont il n'est séparé que par un petit détail, la Vistule ! Masséna a bien sur suffisamment endommagé les ponts pour que Bagration ait quelques difficultés. Plus au nord la curée commence. Laissant Mortier devant Lestocq, les six autres corps se divisent en deux masses, passant de chaque coté de la grande forêt au nord d'Ostrolenka. Benninsgen, toujours hésitant, semble attendre les événements.

June 10th: Bagration approaches Warsow, but between him and Massena lays the river Vistula. Of course, Massena damaged the bridges to give Bagration a hard time. In the north, Mortier observes Lestocq, while the six other corps divide in two masses, on of each side of the large forest north of Ostrolenka. Benningsen, still hesitating, is waiting for the first French nose to show up.

11 juin / June 11

 

11 juin : Bagration tente le passage en force. Après avoir passé la nuit à construire un pont, trop près de Varsovie, il fait passer une division, aussitôt engagée par Masséna qui l'attend le pied ferme. La journée sera un rude combat, mais faute de pouvoir faire passer d'autres unités, les russes devront repasser le pont à la nuit. Leur tentative a échoué. Les deux masses françaises continuent leur mouvement combiné vers le sud, suivi de Mortier qui laisse la réserve russe rejoindre enfin Lestocq et Kamenski.

June 11th: Bagration attempts the crossing of the Vistula. He spent the night building a bridge, one of his divisions crosses it, but as Massena was waiting for that event, and this division is engaged right away. The day will be quite bloody, but the lonely Russian division on that side of the river can not be supported as there is only one bridge. At night, Bagration will have to cross back, an unsuccessful attempt. The two French masses continue their combined move toward the south, followed by Mortier while the Russian reserve finally gathers with Lestocq and Kamenski.

12-14 juin / June 12 to 14

 

 

12 juin : La décision approche. Benningsen rappelle Bagration à lui, maintenant que ses propres patrouilles ont repéré la masse française la plus à l'ouest. Il laisse un faible détachement face à Varsovie, pensant à raison que Masséna n'en sortira pas sans ordres. L'autre masse française se regroupe à Ostrolenka, ne sachant toujours pas où se trouve la principale armée ennemie.

 

13 juin : bataille de Chechanov. La masse française composée des corps de Davout, Bernadotte et Ney ainsi que trois divisions de dragons, 69.000 hommes au total, butent contre les deux armées principales russes, qui totalisent 94.000 hommes. Nous ne vous dévoilerons pas les secrets du système de combat, mais quand en milieu de journée le Commandant en chef russe confie à Bagration l'attaque de rupture avec la Garde de Constantin, les cuirassiers de Galitzin, la réserve d'artillerie et  que Bagration en prend lui-même la tête, le dispositif français est enfoncé et il faudra tout l'art de Davout pour que l'armée ne fuit pas dans une déroute complète. L'autre masse française, toujours ignorante de l'événement, envoie des patrouilles pour tenter de débusquer Benningsen, qu'il pense dans les environs.

Au soir, Benningsen peut être satisfait, sa grande armée a défait trois corps français, lui a infligé 20.000 pertes en ayant encaissé 5.000 de son coté. Il considère à juste titre avoir pris un avantage certain dans cette campagne. Ne poussant pas la poursuite, il décide de se replier doucement dans la nuit vers l'est, pour se mettre à l'abri de la colère impériale qu'il devine terrible.

 

14 juin : Elle l'est, et ce que Benningsen ne sait pas, c'est que la colère impériale est justement sur sa ligne de retraite. Les russes ont quand même été bien éprouvés dans la bataille précédente, et faute de repos leur cohésion n'est pas au mieux. C'est au cours de ce mouvement qu'ils rencontrent un Napoléon furieux, suivi des corps de Mortier, Soult, Lannes, Bessières, Murat, tous aussi remontés et pressés d'en découdre. Obligé de se mettre en bataille devant cet ennemi qui est sur leur ligne de communication, les russes doivent accepter le combat en une nouvelle bataille de Pultusk. 85.000 français affrontent 89.000 russes. Napoléon décide de frapper un grand coup, sachant maintenant que l'armée ennemie s'est déjà battue la veille et en est encore fragile. Déployant ses corps réguliers épaulés par les cuirassiers et l'artillerie de réserve dans tous les secteurs du combat, il balaie en deux heures la puissante, mais éprouvée, armée russe, qui aurait mieux fait de prendre une journée de repos, plutôt que d'affronter deux armées françaises deux jours de suite. La défaite est terrible, 23.000 hommes de pertes pour les russes, et 4.000 cavaliers de plus tombèrent pendant la poursuite, Murat étant lâché sur sa proie.

Les routes coupées, Davout se regroupant dans son dos, l'armée française victorieuse occupant Pultusk et ses ponts, Masséna pouvant le menacer par le sud, le malheureux Benningsen doit partir à travers champs et bois, sa retraite couverte par la Garde russe…Plus au nord, les 57.000 hommes intacts du groupe Lestocq-Kamenski-Réserve doivent être appelés d'urgence pour empêcher la retraite de se transformer en déroute.

 

Il n'y a plus qu'à construire le radeau de Tilsit, mais cette fois sur la Vistule…


June 12th: The decision is coming. Benningsen asks Bagration to join him, as his patrols have spotted the western French army. As he thinks that Massena will not cross the Vistula without orders, he lets a single screen facing Warsow. The other French army gathers at Ostrolenka, still looking for the main Russian army.

June 13th: Battle of Chechanov. The western French army, made of the corps of Davout, Bernadotte and Ney, as well as three dragoon divisions, total 69,000 men, hit the two main Russian armies, 94,000 men strong. We will not unveil here the combat system, but when at noon the Russian commander asked Bagration to gather Constantin's Guard, Galitzin's cuirassiers and the artillery reserve to break the French center, the attack was so powerful that all Davout's skill were required to avoid the French army retreat to turn to panic. The other French army, under Napoleon himself, sends patrols everywhere to unmask Benningsen, who is supposed to be around.

On the evening of the 13th, Benninsgsen can be quite satisfied, his main army has beaten three French corps with 20,000 losses while himself took only 5,000 losses. He does think that he is taking a serious advantage on that campaign, but to avoid the imperial anger and any further bad surprise, he decides to slowly retreat east, toward his line of communication.

 

June 14th: What he does not know is that the furious Napoleon is precisely on his line of communication, running toward him. As Benningsen did not take any rest after the harsh battle of Chechanov, his army is quite lacking of cohesion, and when they bump into Mortier, Soult, Lannes, Bessières and Murat, the surprise is pretty bad and they cannot avoid the battle. This new battle of Pultusk involves 85,000 French against 89,000 Russians. Napoleon is now aware of the battle the day before, and he knows that the Russian are tired and already crippled. He decides to hit hard and early, and deploys all his regular corps, reinforced by cuirassiers and the artillery reserve. Benningsen should have taken a day to rest and recover, his army dissolves in only two hours and the defeat is terrible. He loses 23,000 men, plus 4,000 cavalry during the poursuit led by Murat.

With a broken army, a cut LOC, Davout following him, Masséna in the south threatening his last road, the poor Benningsen must retreat thought woods and rivers, with the Russian Guard as a rearguard. In the north, the now unopposed 57,000 men of Lestocq-Kamenski-Reserve must move south to cover the main army and avoid its retreat to turn into disaster.

 

The treaty of Tilsit will be signed, this time, most likely in Warsow…

  

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